Quel modèle de solution de paiement en ligne pour votre activité ?

professionnels en réunion analysant une solution de paiement en ligne sur ordinateur portable
Jamais les entreprises n'ont eu autant de choix pour encaisser en ligne. Près de 300 acteurs se disputent le marché européen. À première vue, c'est une bonne nouvelle : plug-ins à la chaîne, briques d'automatisation… Il y en a pour tous les goûts. En réalité, le choix d'une solution de paiement en ligne engage beaucoup plus qu'un simple comparatif de fonctionnalités.

Derrière chaque modèle, il y a une vision métier, une stratégie d'intégration, une promesse opérationnelle. Alors, comment s'y retrouver ? Cet article propose une grille de lecture des 4 grandes logiques d'infrastructures de paiement, pour guider les décideurs vers un choix aligné avec leurs priorités métiers.

Table des matières

4 modèles dominants de solution de paiement en ligne

L’approche « full stack »

C’est la meilleure manière de créer un parcours de paiement en quelques jours, sans développement, grâce à des modules prêts à l’emploi. Plug-ins e-commerce, interfaces de paiement préconfigurées, portails de gestion no-code : tout est pensé pour faciliter l’accès au paiement, avec une UX éprouvée.

Ce modèle repose sur une standardisation à grande échelle, couvrant les besoins transactionnels classiques (carte, paiement mobile, multi-devises, reporting unifié…). C’est un moyen de professionnaliser son parcours sans mobiliser de ressources internes, ni construire de stack sur-mesure. Mais ces solutions de paiement e-commerce restent limitées aux usages génériques. Dès que les enjeux deviennent spécifiques (cash-flow complexe, multi-entités…), elle atteint ses limites.

  • Cas d’usage idéal : e-commerçant en croissance, besoin rapide d’un parcours solide
  • Points de vigilance : la gestion financière en dehors du paiement, la faible granularité des paramétrages
  • Exemple de solution : Stripe, Shopify Payments, Checkout

Le modèle verticalisé

Autre logique : se concentrer sur un point précis du parcours client (paiement en plusieurs fois, paiement pour les marketplaces, encaissement en point de vente, paiement high risk…).

L’ambition n’est pas de couvrir tous les parcours de paiement, mais d’apporter une réponse pertinente et pointue à un enjeu très spécifique. Le revers : ces solutions sont souvent des blocs monolithiques, parfois difficiles à intégrer dans une architecture modulaire.

  • Cas d’usage idéal : cas d’usage, canal ou scénario métier spécifique à optimiser
  • Points de vigilance : risque d’empilement technologique, dépendance à un cas d’usage
  • Exemples de solution : Oney, Mangopay, SumUp

La solution « Order-to-Cash »

En entreprise (PME, ETI, grandes entreprises), le paiement ne se résume pas à une étape dans un tunnel. Il est complètement intégré au cycle de vente. Le modèle Order-to-Cash répond à cette logique : ici, la solution de paiement s’intègre au SI pour automatiser l’ensemble du processus, de la commande à l’encaissement. Ce n’est pas qu’un outil de conversion, c’est un outil de pilotage.

Portails de paiement, gestion des relances, rapprochement automatisé, affectation comptable, intégration ERP… L’objectif est clair : fiabiliser le cash-flow, sécuriser les encaissements et désiloter la finance client.

  • Cas d’usage idéal : entreprise avec cycles de vente complexes ou multi-clients
  • Points de vigilance : temps d’implémentation plus long, besoin d’alignement interservice
  • Exemples de solution : CentralPay, CashOnTime

Le modèle « Embedded Finance »

Certaines entreprises ne veulent plus choisir entre agilité, performance métier et indépendance. Et pour ça, elles intègrent le paiement au cœur même de leur produit. Ce modèle permet aux entreprises tech ou plateformes d’internaliser leur couche financière et d’offrir une expérience native à leurs utilisateurs (services financiers poussés, émissions de carte, portail client intégré…).

Il ne s’agit plus ici d’ajouter une solution de paiement en ligne, mais de déployer un socle bancaire intégré, via des API : création de comptes, initiation de virement, émission de cartes, suivi des règlements dans une interface métier. Un projet plus structurant, qui ouvre la voie à de nouveaux revenus, une plus grande autonomie stratégique et une maîtrise complète des données.

  • Cas d’usage idéal : plateforme digitale ou fintech cherchant à packager un service financier
  • Points de vigilance : la charge réglementaire et à la complexité projet initiale
  • Exemples de solution : Treezor, Xpollens

Comment choisir sa solution de paiement ?

Chaque modèle de solution de paiement en ligne repose sur une logique dominante. Pour faire le bon choix, mieux vaut partir des attentes réelles du terrain.

Retrouvez ci-dessous une grille d’évaluation des modèles selon 5 critères essentiels, à prendre en compte par les directions finance, produit ou e-commerce :

ConversionsScalabilitéAutomatisationIntégration SIConformité réglementaire et opérationnelle
Full Stack5/55/52/53/52/5
Verticalisé4/52/52/52/55/5
Order-to-Cash4/53/55/55/55/5
Embedded Finance3/54/54/54/54/5

Notation : 1/5 = très faible et 5/5 = très fort

Explication des enjeux :

  • Conversions : capacité de la solution à maximiser le taux de réussite des paiements
  • Scalabilité : aptitude de la solution à accompagner la croissance d’une entreprise sans effet de friction
  • Automatisation : capacité à automatiser les tâches liées au cycle de facturation, d’encaissement et de relance
  • Intégration SI : facilité et profondeur de l’intégration de la solution dans l’écosystème informatique de l’entreprise
  • Conformité réglementaire et opérationnelle : capacité à traiter les obligations légales liées aux flux financiers

Faut-il internaliser son infrastructure de paiement ?

Le vrai basculement se joue ici. À mesure que les flux deviennent stratégiques, les entreprises veulent reprendre le contrôle. Plus de logique de boîte noire, la solution de paiement en ligne devient un actif métier.

Mais ne surtout pas confondre internalisation et construction « from scratch ». La tendance, c’est l’assemblage maîtrisé : orchestrer les bonnes briques, sans tout réinventer, pour intégrer le paiement au cœur de son modèle opérationnel.

Pour la majorité des entreprises, le bon compromis réside dans des solutions hybrides (modulaires, pilotables, interconnectés), qui s’intègrent au SI existant tout en répondant aux enjeux de cash-flow, de conformité et d’automatisation.